Bulle et le Sport

Comme tout le monde le sait, je suis une sportive dans l’âme. Et que dans l’âme, d’ailleurs. Je ne m’en suis jamais cachée. J’ai toujours glandouillé aux yeux de tous dans le canapé au lieu d’aller courir en forêt. J’ai toujours pris ma voiture sans vergogne pour aller au supermarket au bout de ma rue, ou pour aller chercher une baguette le dimanche matin au boulanger du coin. J’ai toujours été honnête et franche sur le sujet donc pas d’ambiguïté sur ma sportivité.

C’est donc avec une surprise, non feinte, que mon entourage a accueilli la nouvelle de mon inscription en salle de sport. Oui, oui, vous avez bien lu. SALLE-DE-SPORT… Je vous avoue aujourd’hui que j’ai un peu décidé ça sur un coup de tête. J’me suis dit : Allez, première expérience pourrite, jamais deux sans trois, donc lance-toi ma cocotte !

Et c’est comme ça, que j’ai débarqué le premier Vendredi du mois, à ma (oui, oui, MA) salle de sport. Prête comme jamais.

Carte en main, sac de sport à l’épaule, je badge pour rentrer. BIIIIIIIIP…. Tourniquet qui tourniquette pas. Hmmm… Je rebadge. BIIIIIIIIIP…… M’enfin, c’est quoi son problème à lui ? Je viens faire du sport, mon gars, du SPORT. Sois reconnaissant un peu. Laisses moi passer nan mais oh. Il sait pas à qui il a affaire lui. Si vraiment t’insistes il va t’arriver des bricoles ! Eh ouais. Je vais tourner les talons (nan pas l’étalon, j’ai pas encore assez poussé de fonte !) et aller retrouver mon canap’ eh ouaaaais ! Fais gaffe j’suis une dingue moi ! Ah ok… la carte était pas encore activée. Oui bah forcément, ça marche moins bien. Bonjour, tourniquet. Hmmm… Et bah, figurez-vous que par vengeance, il s’est faufilé dans la anse de mon sac, ce qui a eu pour conséquence de m’arrêter net pour cause d’étranglement gloglotal et surtout de devoir m’excuser auprès du bodybuildeur en t-shirt string ficelle qui me suivait et sur lequel je me suis lamentablement avachie, en arrière bien sûr, sinon c’est pas drôle. (Heyyyy, mais c’est qu’t’es moelleux !).

Et là…. l’antre. L’odeur du grizzli marathonien (qui aurait aussi mangé un bol d’accras de morue à l’ail) mêlée à une odeur de stéstostérone…. tétostérone…. testostérone. Aussi dur à écrire qu’à décrire. J’entends des « pfiou », des « ich » (tiens des Allemands !!! (et oui, encore, je sais, mais je l’adore celle là ;))), des « argh », des « chhhchhh »… Mais dans quel monde suis-je ?! Tête baissée, je traverse touuuuute la salle. Enfin, la partie droite surtout, vous savez, celle pour les « filles ». La partie où l’on trouve les vélos, les elliptiques, les tapis de courses, les mini-poids rose de 500g, les tapis de yoga, les bancs de toutouyoutou…. Bref, la salle qui m’est prédestinée puisque c’est là où se trouve le vestiaire. Mon vestiaire. Là, où je dois me mettre à nue (pas complètement non plus hin ?!), où je dois effectuer le changement de tenue tant redouté… Tout ça, sans être vue, bien sûr. Je pénètre donc dans cette pièce lumineuse, trop lumineuse et garnie de casiers. Je repère une armoire qui me permettrait de me planquer derrière le temps de passer du jean au jogging et inversement tout à l’heure. Enfin, jogging jogging, c’est vite dit. Bah ouais, j’ai appris de mes erreurs depuis ma première expérience. J’ai investi. Je me suis offert une toute nouvelle paire de sketba d’une marque toute nouvelle qui balance (pour ne pas citer de marque), une petite serviette éponge pour absorber toute la sueur que je vais évacuer, une superbe gourde en plastique (BPA Free bien sûuuuur), un serre-doudounes, qui permettra à ma poitrine de ne pas me péter le nez lorsque j’effectuerai mes premiers Jumping Jacks, et pour finir, le top du top du moule-boule ! Celui qui te moule, c’est la base; qui laisse ton arrière de genou respirer, très important ! qui te permet de ranger ton portable dans une petite poche juste au dessus du haut de ta raie (oui, du bas, ça aurait été moins pratique tu m’diras!), qui compresse tes mollets mais c’est bien ça fait circuler le sang, et qui surtout laisse entrapercevoir tes cuisses-lune (ooooh un cratère ! ooooh un deuxième! ooooh Oui bon bah ça va, on a compris !).

C’est de CE moule-boule là dont je vous parle aujourd’hui. Celui que tu as essayé au magasin en te disant « Booooarf ça va en fait ». Mais qu’une fois sur toi, dans le vestiaire de la salle de sport, à l’idée de traverser toute la salle comme ça, le doute s’installe… Et tu finis par nouer ton vieux gilet-serpillière autour de ta taille (ce qui, au passage ma chaaaairrriiiiiie, met tes jolies hanches de muffin en valeur *clin d’oeil malicieux*).

C’est donc ainsi vêtue que je me suis retrouvée face à moi-même, enfin surtout au miroir au dessus du lavabo, toujours dans le vestiaire. Je me suis regardée entre quatre yeux, ah bah nan du coup, deux yeux, puisque les autres c’étaient aussi les miens en fait, bref, je me suis regardée quoi. Et je me suis dit : Ma poule ! Ma grosse poule ! Va falloir te secouer les plumes (et accessoirement tes ailes flappies de dinde hiberneuse), et te donner à fond si tu veux être en mode bombasse cet été.

C’est donc en mode guerrière de-la-mort-qui-tue que j’ai franchi la porte et ai effectué mes premiers pas dans la salle des grands ! Enfin des filles pour commencer….

* toubicontinuède….