Les courses

Hey, me revoilà. Ça fait un moment que j’suis pas venue causer avec vous, mais j’avais pas grand chose à vous raconter. Et des fois, quand on sait pas quoi dire, vaut mieux s’taire hin ?! Et puis, soudain… j’me suis retrouvée avec le frigo vide. Gobi le truc. Ça n’arrive pas souvent alors quand ça te tombe dessus, t’es un peu perdu. Tu sais plus trop comment tu dois agir. Tu passes devant l’frigo, tu l’ouvres, tu regardes… Y’a quelqu’un…qu’un….qu’un…. Youhou….hou…..hou…. Ah bah nan. Rien. Que dalle. Nada. Une pauvre feuille d’épinard collée au fond, un bout de jambon avec les bords un peu secs, pas de quoi festoyer ! Voici donc venu le temps… des rires et des chants peut être, mais surtout d’aller faire les courses ! Et c’est là que tout commence….

Aaaaah le supermarché ! Cet immense repère du gras, du sucre, du coulant, du moelleux, du croustillant, du fondant…. Cet endroit où tout devient possible en un battement de carte bleue. J’AIME !

Tu gares ta petite voiture entre les lignes. Tu prends ton petit ch’ton (si comme moi tu es super organisée !) sinon, tu farfouilles dans tes poches, ton vide-poche, ton sac à main, afin de trouver 50 cts, 1 ou 2 euros. Juste une pièce qui te permettra d’accéder au Paradis du Goût, à l’Eden du fin gourmet. Et si t’en as pas, et bah tu fais comme moi, tu prends un panier à roulettes, ça marche aussi ! Mais t’en mets quand même vachement moins dedans ! Faudrait peut être en prendre deux direct…. Bref, te voilà prête, ta p’tite liste sous l’coude, à pénétrer dans l’antre de la Bête.

J’aime les grands magasins parce qu’on y trouve tout ce dont on a besoin. Et surtout tout ce dont on a PAS besoin. Et c’est là que l’on se rend compte de la balézité du truc. Quoi quoi quoi quoiiiiii ???? ils ont sorti un nouveau fromage light qui coule, fond, pue comme un camembert normand de 10 ans d’âge ? et je ne l’ai pas encore goûté !! Makeskeçaveudire !! Hin ? qu’ouïs-je? Un biscuit choco-noisette encore plus chocolaté et noisetté que le premier ? Mais on ne me dit rien ici !! Tiens tiens, mais ça serait pas un super-nouvel-emballage-de-la-mort-qui-tue qu’il aurait mon déo ? Wahouuuu ! Allez, j’en prends deux ! Bref, je suis un mouton. J’assume hin ?! Allez pas croire que j’m’en cache. Mais ce qui m’embête le plus finalement c’est pas trop les nouveaux produits ou packagings, mais plutôt les promos. Parce que les promos, alors ça, ÇA, ça me perdra !

Oui oui, j’vous vois venir ! « Mais attends, les promos c’est trop bien, tu paies moins cher, t’as des trucs offerts, les promos c’est la vie ! » Ouais. Ok. Mais le problème c’est qu’il faut les stocker les 78 gels douche Le Petit Grassouillet (MadineFrance à Grasse), les 52 déodorants Quipupu extra longue efficacité 144h (j’ai de quoi sentir bon pendant les 20 prochaines années de ma vie si leur promesse est tenue !), et les 18 liquides vaisselles de 2L, on en parle ? J’vais devoir aller louer un box chez Shurgard moi avec toutes ces offres qu’on ne peut pas rater ! Et vous verriez la tête de Monsieur Mari quand je débarque avec 8 paquets de lessives… Mais… chéri… enfin… c’était vraiment une super promo ! Hiiii (sourire ravageur couplé avec regard de biche dans le but d’attendrir l’Homme et de lui faire comprendre, que VRAIMENT, 8 paquets au prix de 10, c’était une vraie-bonne-super affaire !)

Tu viens avec ta liste. Oui, même pour 3 trucs tu fais une liste. Enfin moi oui ! Parce que sinon je m’égare. Enfin je m’égare encore plus…. 3 trucs. Juste 3 trucs. Mais pour atteindre chacun de ces trucs, tu dois traverser des rayons entiers d’autres trucs tous plus alléchants les uns que les autres. Œillères en position, tu fonces. Vadérétro mortadelle en promo ! Têtes de gondoles, vous me rendez folle ! Par ici ! Nan par là ! Regarde moi ça ! Offert ! 1+1 gratuit, moins 50% !!!!! Aaaahaaaah je suis aspirée dans le tourbillon de la consommation. Heureusement que j’ai pris un panier hin ?! Oui, je suis très prévoyante.

T’arrives à la caisse et là, tu feins la surprise. Tiens, j’ai pris ça moi ? Hmmm comme c’est étonnant…. Ah mais oui, y avait une super promo ! J’espère que c’est bon quand même ! Surtout que j’aime pas la vanille…. Peut être que c’est pas vraiment un goût vanille. Ou alors un truc à la vanille mais qui a un peu un goût de chocolat… Au pire j’le donnerai à Monsieur Mari ! Tiens, j’aurai qu’à dire que je l’ai acheté pour lui et s’il râle et bah je boude. Nan mais, on leur achète des trucs et ils sont jamais contents !

Pendant ce long dialogue entre ta bonne foi et toi, tu vides ton panier et remplis petit à petit TOUT le tapis de Dame Caissière. Ah ouais… quand même. « Je crois que j’me suis encore laissée tenter« . Mais c’est toute contente que tu te dis que, au moins, t’as trouvé les trois trucs de ta liste ! Mais le bonheur va être de courte durée. Car arrive ton tour et là… tu te rends compte que tu as oublié les sacs chez toi. Ah sacré karma !

28 articles et pas de sac. Pourtant, tu les vois bien. A la maison. Dans la buanderie. Dans un grand sac. Mais si, tu sais, dans LE sac-à-sacs ! Celui qui contient environ 102 sacs à motifs divers et variés, que tu achètes à chaque course que tu fais parce qu’à chaque fois, tu les oublies et tu te dis que la prochaine fois, ça serait bien d’y penser. En plus, tu penses un peu à la planète donc tu prends toujours les sacs en toile, réutilisables à l’infini et échangeables à vie…. heureusement…. Mais si déjà t’arrives à l’utiliser trois fois, c’est un miracle ! Mais échangeable à VIE quoi ! C’est quand même, une super affaire !

Enfin bref, toujours est-il que tu te retrouves à la caisse, finger in ze noze et rien pour mettre tes courses. A ce moment là, deux solutions s’offrent à toi. Et c’est là que l’on voit à quelle catégorie de personne tu appartiens.

• Soit tu es audacieuse et habile, tu tentes la pile d’articles empilés par ordre de tailles et de formes plus ou moins pratiques. Le tout, calé sous le menton. Tu enfiles la bûche de chèvre et le shampoing dans ton sac à main, le sachet de gruyère râpé dans ta poche gauche et le rôti de bœuf dans ta poche droite. Ça tient nickel, jusqu’à la voiture. Là, tu as les clés à portée de main, Bip-Bip, tu passes le pied sous le détecteur, le coffre s’ouvre tout seul et t’as pu qu’à déposer délicatement tes courses dans le coffre. Félicitations, c’est une victoire !
• Soit tu es comme moi. Tu penses être audacieuse et habile. Tu paies d’abord (eheh pas con l’bourdon !) Puis tu tentes la pile dans l’ordre d’arrivée des articles. Ça à l’air de tenir ! Mais soudain, la traîtresse de Dame Caissière te tend le ticket…. Mais naaaaaan ! Pourquoi tu m’fais ça ???! Après toutes ces années passées ensemble, toutes ces fois où je t’ai dit « Au revoir, bon courage« , tu me trahis bassement comme ça ????! Si je refuse le ticket, c’est, d’une, pas super poli, et de deux, ça veut dire que j’aurai pas le bon de réduction au dos de mon ticket ! Misèèèèère ! Je vais pas pouvoir vérifier si les remises ont bien été appliquées !!! Naaaaaan ! Bon bah j’le tente. Allez, je lâche une main…. Pfiou, il était moins une ! « Merci, au revoir ! » et je marmonne dans mes moustaches un pas très gentil « et pas bonne journée ! Na ! » Et c’est à instant que ta vie bascule. Enfin tes œufs surtout. Sur le parking. Et tes pains à burgers ( ça t’apprendra à manger des burgers tiens !). La bouteille de jus de fruits, qui roule sous ta voiture… Tu comprends que tu as visé trop haut. Cette fois, tu y étais presque, mais une fois encore, tu te retrouves à quatre pattes en train d’étendre ton bras sous ta voiture, les fesses en l’air, l’air de rien. C’est marrant mais il te manque toujours 2 cm de doigts dans ces moments là. Ou alors la bouteille connaît pile le milieu du dessous de ta carrosserie et c’est là que généralement, elle choisit de s’arrêter. Ou bien c’est un complot des fabricants de voiture qui ont défini la largeur des nouveaux modèles en fonction de la taille moyenne des bras des femmes de nos jours, je ne sais pas, mais y a sujet à creuser là j’vous l’dis. On ne nous dit pas tout ! Bref, les courses chargées tant bien que mal, les cheveux en bataille, tu pestes contre toi-même d’avoir encore oublié ces satanés sacs ! Heureusement que t’avais pas envie de manger une omelette !

Et voilà, c’est ainsi que ce termine le périple. Un bras en moins peut être, mais au moins maintenant le frigo est plein ! Pour au moins… les trois prochains jours ! Et ensuite, rebelote la culotte, on remet ça ! Allez, courage !

A plus Luce !